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Ely de Torriel

2 janvier 1998

chapitre 1-2

Son sprint continua jusque dans la rue où elle finit par alterner marche rapide et trottinement plutôt que la course, son sac en bandoulière cognant contre ses jambes, les joues totalement rouges et sa respiration telles des montagnes russes tellement son endurance était mise à rude épreuve.

-C’est….trop tôt….pour ces conneries ! Marmonna Ely pour elle-même, à bout de souffle.

En ralentissant encore elle se rendit compte que la sensation d’être suivi qu’elle avait ressentie la veille était revenue, aussi forte, voir plus que la veille. Ely se crispa et risqua un coup d’œil en arrière à plusieurs reprises tandis qu’elle arpentée les rues de sa ville pour rejoindre le plus rapidement possible son école, mais encore une fois, ne put rien apercevoir d’étrange.

Pire que ça, elle arriverait bientôt vers le raccourci qu’elle prenait habituellement, mais qui nécessitait de passer par une longue ruelle assez étroite, qui dans le cas présent lui hérissait les poils des bras rien que de penser la traverser.

Elle regarda de nouveau derrière elle. Rien. Pas même une feuille qui bougeait ou un passant. Elle expira un bon coup pour se donner du courage tout en ralentissent la cadence, incapable d’avancer plus vite vers son dilemme.

Elle y était presque maintenant. Certes elle pouvait juste continuer et passer par la grande avenue qui longeait le canal près de l’université mais cela lui ferait louper une bonne partie de la première heure...Où bien, elle s’engageait dans la ruelle et affrontait sa peur irrationnelle. Après tout, elle n’avait jamais rien vu dernière elle et il n’y avait aucune raison que quelqu’un lui veuille du mal.

« C’est la même chose quand j’étais petite avec le noir, le stress me fait imaginer des choses, c’est tout » pensa t-elle pour se rassurer.

Et puis, ne s’était-elle pas dit la veille qu’il était temps d’arrêter de fuir ses peurs ?

Ely serra les clés qu’elle tenait toujours dans la main jusqu’à ce que ses phalanges en deviennent blanches et s’engouffra dans la ruelle.

Elle était si étroite que la lumière du soleil n’y arrivait que partiellement et une odeur d’urine et d’excréments lui piqua les narines.

Ely y passait assez souvent, pourtant cette fois-ci ce fut comme si elle y engageait pour la toute première fois. Avait-elle toujours été aussi sombre et effrayante ? Les odeurs aussi fortes ?

Il ne lui fallut que quelques pas avant qu’elle ne ressente tel un sixième sens que venir ici était une erreur. Une alarme en elle bipait à mesure qu’elle y avançait. Elle accéléra le pas autant qu’elle le put et un frisson lui passa dans le dos quand la sensation d’une présence lui revint, toujours plus puissante, comme si la personne...ou la chose derrière elle se rapprochait.

Elle était maintenant presque arrivée à la moitié de la ruelle.

Son cœur battait si vite qu’ Ely se demandait combien de temps il tiendrait ce rythme. Comment une simple sensation pouvait-elle la mettre dans un état pareil ?

-Tout va bien...Ce n’est que ton imagination, il n’y a rien derrière toi...C’est juste ton cerveau qui s’imagine des choses avec toute cette histoire de yeux qui change de couleurs et cætera … marmonna t-elle le plus doucement possible.

Au moment où elle songeait à partir en courant, une pensée traversa son esprit.

Et si ….Et si elle se retournait une bonne fois pour toute après tout ? Histoire d’affronter sa peur imaginaire et faire comprendre à son esprit qu’il n’y avait aucune raison de s’emballer ? Il n’y avait rien derrière elle, mais sont corps refusait de le comprendre. Si elle ne le faisait pas maintenant finirait par stresser tout le long du trajet voir plus tard dans la journée. Mais si elle se décidait à se retourner ici et maintenant, s’il n’y avait rien ? Et il n’y aurait rien ! Aucune autre possibilité n’était acceptable à ses yeux. Alors elle aurait la preuve que tout cela n’était que la conséquence du stress qui s’était accumulé depuis la vieille, rien de plus. Elle pourrait enfin reprendre le cours normal de sa journée.

Elle ralenti l’allure puis stoppa totalement, une main serrant toujours ses clefs tandis que l’autre agrippait la lanière de son sac.

Elle ferma les yeux.

Il n’y avait aucun bruit de pas derrière elle, rien, elle n’entendait que le son de voitures roulant à pleine vitesse non loin de là et celui de sa respiration beaucoup trop trop forte.

- Il n’y a rien derrière toi à part le vide... rien du tout…..

Ely vida une nouvelle fois ses poumons, rentra son cou entre ses épaules, et se prépara à se retourner.

- Il n’y aura rien du tout...rien...de rien….Mais faites que je ne meurs pas !

Et elle se retourna d’un seul mouvement, aussi rapide qu’elle le pouvait, puis se figea les larmes au yeux.

Elle n’eut même pas le temps de finir de penser « il n’y a rien au final » qu’Ely fut projeté en arrière sur le sol par une force invisible.

Elle tomba lourdement sur les fesses, expulsant tout l’air qu’elle avait dans ses poumons par la même occasion.

- Outch !

Les yeux toujours fermés, elle mit un peu de temps avant d’oser les ouvrir à nouveau.

Quand elle le fit, une giclée de sang lui gifla le visage et les lunettes avant de partir s’étaler contre le mur sur sa droite. Elle aperçut alors la créature à qui il appartenait, une sorte de reptile à allure humaine qui s’écroula devant elle les yeux livides, probablement mort.

Derrière le cadavre se trouvait un homme, plutôt grand, dos à elle, habillé d’un jean slim sombre et d’un t-shirt bleu foncé quelconque, il lui paraissait presque surréaliste mais le plus choquant était la longue épée qu’il tenait dans sa main droite et de laquelle gouttait du sang.

Quelques mètres plus loin, devant lui, quatre autres hommes se battaient encore, un avec une épée, un autre avec une matraque et les deux autres avec des armes qu’ Ely n’aurait su nommer.

Il y eu des sortes de flash puis tout se passa extrêmement vite. Encore sous le choc, Ely n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il se passait que deux des hommes étaient déjà face contre terre, sur le sol glacial de la ruelle, leurs corps s’auréolant doucement de flaques rouges grandissantes.

Totalement bouleversée, la jeune femme n’avait pas bougé d’un centimètre quand elle s’aperçut que l’homme plus proche d’elle, celui à l’épée sanguinolente, c’était rapproché d’elle tête baissé.Elle eu un mouvement de recul en réflexe mais il ne sembla pas du tout s’en préoccuper et posa une genou à terre devant elle à une cinquantaine de centimètres seulement d’elle. Ely n’osait même plus respirer.

Il resta ainsi devant elle sans bouger, jusqu’à ce que les deux autres hommes se soit également accroupi derrière lui puis il releva sa tête et pris la parole d’une voix solennelle.

- Je vous salue Dame Okaï, je me nomme Ohriel, Sergent de l’armée impérial d’Aeastrël, et voici le soldat Avaï et Rayël. Nous sommes ici pour vous protéger au péril de nos vies. Il marqua une pause et baissa de nouveau la tête. Cela doit vous paraître bien déroutant et je m’en excuse, sachez que ce qu’il vient de se produire n’aurait jamais du arriver et j’en prends l’entière responsabilité, veuillez m’en excuser. Cela dit, ma Dame, nous devons vous mettre à l’abri au plus vite.

Il se tut et plus rien ne bougea, pas même Ely toujours pétrifiée. Elle se contenta de les fixer les yeux et la bouche grande ouverte, sans réussir à réunir assez de pensées pour articuler le moindre mot.

Tout commença à devenir flou autour d’elle et Ely compris qu’elle ne respirait plus depuis bien trop longtemps. Elle aspira une grand goulée d’air frais.

L’odeur d’urine et d’excrément revinrent emplir ses narines accompagnées par celle plus âcre du sang frais. Son regard se posa autour d’elle vers les cadavres jonchant le sol, leurs sang commençait à recouvrir tout le béton autour d’eux. Sa main gauche touchait quelque chose de chaud alors elle l’a porta devant son visage pour pouvoir l’observer. Elle même était entièrement rouge de sang, probablement celui de l’homme lézard mort à quelques pas seulement d’elle.

C’était plus de sang qu’elle n’en avait jamais vu de sa vie, plus que ce qu’elle n’aurait jamais voulu en voir. Les larmes lui montèrent au yeux et elle n’eut pas la force ni le courage de les retenir.

-Dame Okaï...Vous allez bien ?

Le son lui fit tourner la tête vers le jeune homme. Il avait relevé sa tête anguleuse vers elle, ses cheveux très blond plaqués en arrière contre son crâne et lui portait un regard chargé d’inquiétude. Un regard aussi bleu que ceux qu’elle avait aperçut le matin même dans le miroir.

-Dame Okaï... ? Répéta t-il.

-J...jjj...j...je ne suis pas...Dame Okoi, j...j...jje suis désolé… ! Réussi t-elle temps bien que mal à articuler. Tout son être ne demandait qu’à s’enfuir en courant, fuir cette réalité le plus rapidement possible mais chaque centimètre carré de son corps semblait soudé au sol.

L’homme lui sourit doucement.

-Tout va bien Dame Okaï, il est normal que vous soyez sous le choc mais vous êtes sans l’ombre d’un doute l’ Okaï que vous cherchons. Je ne peux malheureusement pas me permettre de tout vous expliquer au vu de la situation, mais si vous acceptez de nous laisser vous conduire en lieu sûr, je peux vous assurez que vous nous porrons vous apporter toutes les réponses. Vous n’êtes pas en sécurité ici.

Toujours un genou à terre, le sergent tendit la main vers elle.

Et Ely resta un instant à réfléchir avant de réagir. Son esprit continuait de répéter en boucle qu’il fallait qu’elle s’enfuit mais elle avait bien trop peur pour oser faire quoique ce soit, ces hommes avaient tuer leurs semblables sans l’ombre d’une hésitation, et en une fraction de seconde. Elle n’avait aucune chance face à eux. Pas dans sa situation actuelle. Il ne lui restait plus qu’a leur faire confiance et obéir en espérant que le sort lui soit favorable.

Ely rassembla le peu de courage qui lui restait, remonta ses lunettes pour essuyer d’un revers de la main ses yeux humides et attrapa la main qu’on lui tendait.

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1 janvier 1998

chapitre 1 1



Chapitre 1

- Ely


Il faisait beau ce jour là, quasi aucun nuage n’obscurcissait le ciel. Ely aspira un peu du milk-shake posé devant elle puis retourna à sa contemplation rêveuse des passants traversant la grande avenue lumineuse, au travers de la vitre, un peu crasseuse du fast-food dans lequel elle se trouvait.

Il y avait bon nombre de chalands cet après-midi là, profitant sûrement du soleil printanier qui commençait tout juste à revenir de sa longue hibernation. Une journée toute à fait lambda.

Les yeux d’Ely passaient de piéton en piéton suivant les pérégrinations de chacun, l’un la guidant jusqu’au suivant. Elle trouvait qu’il y avait quelque chose d’agréable à regarder la vie de loin, se demandant qu’est-ce qui amenait chaque personne à marcher ici cette après-midi, comme si elle regardait un documentaire sur un monde dont elle ne faisait pas parti. De l’autre côté de la route presque entièrement piétonne, elle observa quelques joggeurs qui discutaient joyeusement toute en trottinant doucement, ils passèrent à côté d'un jeune homme en costume, déportant l’attention d’Ely vers lui, il était de toute évidence au prise d’une conversation tumultueuse au travers de son téléphone et faisait de sa main libre des gestes violents dans l’air. Une mère de famille passa devant lui d’un pas rapide et naturellement l’attention d’Ely dévia vers elle. Essayant vainement de gérer un bébé pleurnichard dans sa poussette et les deux autres enfants la morve au nez tentant vainement d’attirer son attention,en lui tirant de chaque côté son pantalons,. Ils croisèrent la route d’un jeune homme blondinet adossé à une rambarde semblant attendre quelqu’un...Ely fit tourner sa paille autour de sa langue et soupira doucement. La journée avait été longue et elle avait l’impression étrange d’être dans une rêve, un rêve dont elle se réveillerait bientôt.
Perdue dans ses pensées, son attention s’attarda sur une femme en tailleur marchant d’un pas rapide, alternant marche et trottinement pour tenter d’ accélérer son allure, Ely imagina le bruit de ses talons sur les pavés, rythmant la danse de sa jupe moulante ondulant le long de ses hanches...Une main passa soudain devant son visage, la ramenant brutalement à la réalité. Ely failli avaler sa paille de surprise et se tourna précipitamment vers son interlocuteur.

- Ouh ouh Ely! Tu m’écoutes ?

A côté d’elle sur la banquette en plastique rouge brillante se tenait Eddy, son « petit ami » du moment, qui la regardait, une moue amusé plaquait sur son visage anguleux.

- Euh, oui pardon ! J’ai euh...j’étais dans mes pensées, tu disais ?

Lui répondit t-elle tant bien que mal, tentant de retrouver le fil de leur conversation, avant que son attention ne dévie. Elle avait cette impression désagréable de s’être fait prendre la main dans le sac.



-Encore dans la lune ? Faut dormir la nuit plutôt que de mater tes séries ! Rigola t-il en réponse, puis lui ébouriffa gentiment les cheveux brièvement, avant qu’elle ne lui repousse la main, bougonne.

- Je dormirais mieux si une certaine personne arrêter de me parler sans cesses de trucs cool à voir !

- il est impossible que ça arrive ! Ah ah, je ne sais pas si tu avait entendue mais je te parlais de ma théorie à propos du dernier…. Reprit-il absolument pas décontenancé par la rêverie de sa compagne.

L’avantage d’Eddy, c’est qu’il n’y avait pas besoin d’avoir une personne avec beaucoup de conversation en face de lui, la plupart du temps, il discutait pour deux.

Enjoué pour tout et pour rien, il était bien souvent tellement concentré sur ses idées qu’il remarquait rarement quand Ely commençait à papillonner ailleurs. Elle rapprocha son milk-shake d’elle et reprit plusieurs gorgée du liquide délicieux tout en hochant de la tête à Eddy pour lui témoigner qu’elle l’écoutait cette fois.

Avec ses petits yeux noir en amandes, son nez droit, son teint bronzé et ses cheveux noirs et fins, mi-long tombant sur son visage et sa nuque, il était clairement beau garçon. Son assurance et son physique assez athlétique lui valait une certaine côte dans son université et Ely se dit que beaucoup de filles auraient sûrement donné cher pour être à sa place. A cette pensée, un sentiment de culpabilité bien connu remonta en elle.
Amis depuis leur entrée à l’université, ils s’étaient tout les deux tout de suite bien entendu, au point de passer de plus en plus de temps ensemble pour finir inéluctablement par lui demander de sortir avec lui. Elle se sentait si bête de ne pas l’avoir vu venir, mais emportée par le courant, n’avait pas eu le temps alors d’y réfléchir que comme ça lui été déjà malheureusement arrivait par le passé, tout le monde avaient déjà décrétait qu’ils étaient ensemble.

Elle ne pouvait que l’admettre, Eddy était un petit ami très sympa, très gentil et attentionné et puis cela permettait que sa mère arrête de la harceler sans cesse par rapport à sa vie amoureuse mais...mais il semblait manquer à Ely quelque chose d’indispensable. Elle ne ressentait rien de plus pour lui qu’une profonde amitié, pas le moindre désir à part peut être celui d’une conversation endiablé jusqu’à l’aurore, et savait pertinemment pourquoi.

Elle détourna les yeux à cette pensée, incapable de garder son regard posé sur Eddy plus longtemps, la culpabilité criant au fond de son cœur. Il eut été temps qu’elle lui dise que tout n’était qu’un malentendu et qu’ils ne pouvaient pas rester ensemble, mais l’idée de le blesser lui serrait le cœur...Lâche pensa t-elle, fatiguée par sa propre passivité.

En le regardant faire voler son propre milk-shake en même temps qu’il parlait, Ely essaya mentalement de se donner le courage de faire ce qu’il fallait. Toute sa vie elle s’était laissée porter par le cours du temps sans vraiment essayer de lutter, espérant qu’il l’a guide vers un bel avenir, comme si elle était extérieur à sa propre vie. Il était peut être temps que ça change, qu’elle change. Mais….demain peut être.

Après avoir mangé et surtout bu jusqu’à plus soif, ils se décidèrent à rentrer chez eux. Eddy proposa naturellement de la raccompagner et ils se mirent en route à pieds. Ely habitait dans une résidence universitaire à un kilomètre environ de là, un chemin qu’ils avaient souvent l’habitude d’effectuer.

Le soleil se couchait doucement dans leurs dos tandis qu’ils marchaient d’un pas tranquille encore un peu groggy par leurs repas, discutant par intermittence de tout et de rien.

A plusieurs reprise néanmoins, Ely eu une désagréable impression, qui lui hérissa les poils des bras, la sensation d’une présence qui les suivait.Elle tenta de passer outre mais rien n’y fit, c’était comme si elle percevait une présence. Ely fini par se retourner discrètement plusieurs fois, sans jamais rien apercevoir. Au bout d’un moment Eddy fini par le remarquer.

-Hey, Tout va bien ? Tu as l’air bizarre depuis tout à l’heure.

-Je sais pas trop... tu vas me prendre pour une folle mais, je n’arrête pas d’avoir l’impression qu’on nous suit….Dit-elle à voix basse.

-Hein ?

Surpris Eddy se retourna le plus discrètement qu’il lui était possible de faire (c’est à dire assez peu discrètement d’un point de vue extérieur) et scruta la rue dans laquelle ils se trouvaient. Il n’y avait rien bien sûr, ils étaient seuls.

-Je ne vois rien... ça ne serait pas la fatigue qui te joue encore des tours ? Lui dit-il en rigolant doucement.

-Je ne suis pas si fatiguée que ça ! Mais tu as peut être raison, je me sens un peu bizarre c’est derniers jours...

Ely jeta quand même un dernier coup d’œil derrière puis essaya de juste l’ignorer le reste du trajet, sans vraiment y parvenir.

Une fois devant le bâtiment où se trouvait son petit studio, elle tenta de prendre congé de son ami rapidement pour aller retrouver la sécurité de sa petite tanière mais ce dernier lui attrapa la main avant qu’elle ne puisse amorcer le moindre mouvement et l’attira vers lui pour l’embrasser doucement.

Ely aimerait dire que ce baiser était extraordinaire et qu’il lui avait fait changer d’avis sur sa relation, mais cela aurait été mentir, elle n’eut aucun ressenti, rien de plus que si elle avait embrassé son propre bras…Une bouffée de culpabilité lui revint et elle se dégagea doucement de son étreinte.

Il lança vers elle un regard heureux et lui dit en souriant bêtement :

-C’est pour t’aider à faire de beaux rêves.

Le cœur d’Ely se serra un peu plus à ces mots, si seulement c’était vrai.Pire encore au vue des rêves qu’elle faisait ses derniers temps. Ils étaient plutôt remplis de flash d’épopées épiques et de scènes de vie moyenâgeuse étrange dont il ne lui restait au matin que des bribes de sensations et un sentiment très intriguant de... puissance, Ely ne voyait pas d’autre façon de le décrire. Elle s’aperçut soudain qu’Eddy n’avait toujours pas bouger depuis leurs dernier baisé, un regard interrogateur fixé droit vers les yeux d’Ely.

Est-ce qu’elle avait fait une bêtise ? Ou laissait trop transparaître ses sentiments ? Ne pouvant plus supporter son regard scrutateur plus longtemps mais n’osant pas lui poser directement la question, elle détourna la tête, gênée.
Contre toute attente, il se rapprocha d’elle et lui attrapa le visage pour le tourner vers lui, de sorte que leurs regards se croisent.

-C’est toi qui vas me prendre pour un fou cette fois mais….T’es yeux, ils sont vert d’habitude on est d’accord ? Et je les ai suffisamment fixé pour le savoir . Il rigola à sa propre phrase. Mais là….Je jurerai qu’ils sont bleus et bleus clairs même ! C’est sûrement la lumière qui fait ça ou bien tes lunettes peut être, mais quand même ! C’est la première fois que je le vois aussi bien.

-Ah oui ?

Il lâcha son visage pour récupérer son smartphone, coincé dans sa poche arrière.

-Tiens, regarde par toi-même. Espérons que ça se voit sur le téléphone aussi.

Il se plaça alors à côté d’elle puis plaça devant eux son téléphone, la caméra activée en mode selfie.

A l’heure actuel le soleil était quasiment totalement couché mais le lampadaire et la lumière automatique devant l’immeuble les éclairaient suffisamment pour que l’appareil leurs renvoie une image de plutôt bonne qualité.

Ely se découvrit au côté d’Eddy comme elle se voyait tout les jours, ses longs cheveux presque noir tant bien que mal coiffés en queue de cheveux à l’arrière pour éviter qu’ils ne lui viennent sans cesse dans la figure ; sa frange désormais bien trop longue mis sur le côté ; son visage long et ovale, surmonté d’un nez en trompette qui l’a complexée parfois mis en valeur par des lèvres légèrement pulpeuses, marquées par la forme de ses dents qu’elle plante dedans quand elle stressait. Enfin caché derrière ses grandes lunettes de vue (indispensable à sa vie de tout les jours) deux grands yeux ve...bleu ?!

Ely releva ses lunettes puis les rebaissa sans détecter la moindre différence de couleur et regarda autour d’elle de quelle lumière aurait pu faire ça, sans succès. Ils étaient passés d’un vert tout à fait lambda à un bleu pétant. Quand elle regarda vers son comparse, il l’a regardait toujours à travers le téléphone, tête contre tête, attendant de voir sa réaction. Ely se demanda si ses yeux avait également changé de couleurs, mais vu la couleur sombre des siens, il était impossible de le dire. Il lui sourit quand il s’aperçut qu’elle le regarder.
-Pas mal hein ? Ça ne te l’avait jamais fait ?

Ely secoua la tête en guise ne réponse, et se remit à fixer sa propre image dans le téléphone, perturbée, cette journée commençait à devenir un peu trop étrange.

-Haha, ne fait pas cette tête voyons, comme je te le disais, c’est très probablement la lumière ! Oh ! J’y pense, viens, on prends une photo souvenir.



Après avoir prit la fameuse photo souvenir, qui se révéla en fait en être une dizaine avant qu’ils n’en trouvent une qui ne leurs plaise, ils se souhaitèrent une bonne soirée en se promettant de s’envoyer un SMS plus tard dans la soirée et Ely pu enfin retrouver sa grotte bien aimée.

Plus tard dans la soirée lorsqu’elle eu fini de manger et de se doucher, les choses devinrent encore plus étranges. Alors qu’elle se regardait à travers le grand miroir derrière sa porte, elle fut choquée de devoir constater que ses yeux n’avait absolument pas retrouvé leurs couleurs habituelles, pire encore, ils lui paraissaient d’un bleu plus clair encore. Et s’il n’y avait que ça !

Ely avait toujours eu marquée à droite de son bas ventre, dans le creux de sa hanche une marque de naissance assez singulière qu’elle avait toujours apprécié. De la taille de sa paume, elle l’avait toujours trouvé étrange avec sa forme trop bien tracée, comme des serpent qui entrelacés qui lui donnaient presque une allure de tatouage. Mais jamais elle n’aurait pensée qu’elle ferait que ce qui se passait ce soir là. Elle semblait... Briller légèrement. Comme si quelqu’un avait placé sous sa peau de toutes petites lumières bleutées de l’exacte taille de sa tâche de naissance. Elle se frotta les yeux n’osant pas y croire .

Après palpations, elle remarqua qu’elle était également légèrement plus bombée et plus chaude . Prise d’une légère angoisse, elle inspecta le reste de son corps mais n’y trouva rien d’inhabituelle. Elle souffla un grand coup pour se calmer puis se parla à elle-même :

-OK, pas de panique. Il y a sûrement une explication rationnelle à tout ça, après tout, c’est très courant les tâches de naissance qui brillent….où les yeux qui changent de couleurs…où les gens qui se parle à eux même à haute voix ! ( Elle passa sa main dans ses longs cheveux) Allons chercher sur le net !

Il n’y avait que trois pas entre sa salle de bain et son lit et elle se laissa tomber dessus, au milieu de la multitude de peluches et coussins. C’était son havre de paix, rempli de tout ce elle avait besoin pour se détendre. Une fois bien installée, elle récupéra l’ordinateur portable qu’elle cachait toujours sous son lit et commça ses recherches.

Trois heures plus tard, ses cuisses rougies à la chaleur de l’ordinateur, elle en vint à la conclusion que d’après internet, elle avait soi : une maladie mortelle, soi : un grave problème de radiation. Bref, rien que de très rationnel ou rassurant en soi.

Un peu dépitée, elle reposa son ordinateur portable sous le lit, regarda une dernière fois sa tâche de naissance et constatant qu’elle était toujours aussi chaude et brillante, et péniblement tenta de se reposer.





Cette nuit là, comme elle en avait prit l’habitude depuis quelques jours, Ely fit de nombreux rêves étranges, peuplés de magiciens aux grands pouvoirs et de monde médiéval sombre et glaçant, dont elle fut tirée net par son réveil. Ses rêves étaient de plus en plus réalistes, si bien qu’elle mettait de plus en plus de temps à retrouver ses esprits au réveil. Une fois bien réveillée cela dit, ils s’évaporaient jusqu’à ne plus arriver quasiment à s’en souvenir.

Dire que les choses s'étaient améliorées durant la nuit eut été un euphémisme, quand elle se regarda dans la glace au réveil encore un peu déboussolée, son angoisse, qui s'étaient un peu calmée durant la nuit, grimpa d’un cran.

Sa tâche était chaude, beaucoup plus chaude que la vieille, comme si son corps avait de la fièvre, mais uniquement à cet endroit là. Ses yeux avait changés durant la nuit également. Parfaitement visible avec l’expression d’ébahissement qui s’était peint sur son visage, ils étaient maintenant beaucoup plus clair et bleu, presque turquoise. Ely ne put s’empêcher de se dire que c’était une fort jolie couleur.

Et puis se rassura t-elle, elle ne se sentait pas malade, mais plutôt le contraire ! Elle se sentait parfaitement reposée et avait même l’impression d’avoir gagné quelques points de vision, comme si les couleurs du monde qui l'entourait étaient devenues plus vives, plus nettes ! Où bien alors n’était-ce qu’une illusion de son cerveau pour éviter qu’elle ne panique ?

Pour plus de précaution, elle plaça un sparadrap sur l’emplacement de sa tâche, préférant ne pas se faire remarquer à l’université si jamais elle devenait plus brillante. Elle eu un frisson rien que d'y penser. Par contre pour les yeux...elle n’aurait qu’a prétexter porter des lentilles ?

Au moment elle finissait de poser le pansement, elle entendit au loin dans son lit le bruit significatif du réveil qu’elle avait programmé pour lui indiquer qu’elle devait partir de chez elle, si elle ne voulait pas arriver en retard à sa première heure de cours.

Elle était toujours en culotte dans sa salle de bain, les lunettes de travers et les cheveux emmêlés par la nuit.

-Oh merde !

Dès lors s’en suivi une course effrénée contre la montre. D'abord, se laver les dents ! En même temps attraper un mini short et une jupe, les enfiler, choper un soutien-gorge qui traînait puis trouver une marinière pas trop sale, passer trois coup de peignes rapide dans ses cheveux pour les aplatir un peu, attraper un morceau de pain abandonné sur la table, mordre....oh mon dieu, dégoûtant ! Cracher le dentifrice d'abord !


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